La petite randonnée dans les Pyrénées (bis)
"Au fur et
à mesure que se succédaient cols, sommets et
vallées, les pas se vidaient de leur pesanteur, tandis que
l'esprit s'emplissait de
légèreté. J'aimais à perdre
de ma lourdeur.
Les pieds ancrés sur le rocher, l'insouciance
portée aux
nues diaphanes."
.
Récit de la Moultain academy, du 04 au 17 août 2013
"Savoir
perdre
sa liberté pour pouvoir la reconquérir". C'est
avec ce motto qui résonnait dans ma
tête comme les pas sur les chemins de montagne que
je m'embarquai dans ma deuxième grande édition de
la petite randonnée dans les Pyrénées.
Quatre années avaient passé depuis la
précédente édition. Il avait fallu
tantôt se
résigner, ronger
son
frein, se forcer à la
résillience, attendre, et espérer, enfin, qu'un
dos capricieux fasse moins
parler de lui pour repartir. Jusqu'au jour... Et c'était
reparti.
Affronter l'ours, chasser la myrtille, parcourir les chemins des
contrebandiers ou des résistants, taquiner la truite,
s'emmitoufler de silences, traverser
les névés, humer les senteurs de l'altitude, traquer
la girolle ou le bolet, se
griser de cols, de sommets et de vallées,
s'imprégner de l'exhalaison douce d'un feu de bois, se
bercer du clapotis des lacs, compter les étoiles,
récolter les glaçons
pour le pastis, panser ses plaies, se délasser dans les eaux
de fonte, rêver à sa vie, entrevoir l'avenir
à chaque porteille, ..., de tout cela se peuplait
l'existence en montagne. L'édition 2013 fut
couronnée de
succès. Seul le retour fut difficile. Une page
s'était tournée en mon absence. Mon seul regret.
CNN,
le 19 août 2013
Le parcours (en rouge sur la carte...)
Dimanche 04 août - J1 - « Faux départ »
Départ/Arrivée : Arriù d'Aiguamog (Salardù), Estana Plana
Topo : 8.3 km +xx m -xx m
Après des retrouvailles et un arrêt petit-déjeuner pris chez Eve (merci pour le thé!), nous convergeons vers le Val d'Aran et les Encantats. Le spectacle laissé dans le piémont Pyrénéen par la crue de la Garonne en juin dernier est encore visible le long de la route même si les travaux de réhabilitation vont bon train. La piste vers le Montardo le long du riù de Valartiès est néanmoins coupée à Artiès, arriù Garona ayant été tout aussi capricieuse sur ses flancs amonts. C'est donc un peu plus loin, dans la vallée de l'arriù d'Aiguamog à Salardù que nous fixons le départ, après avoir déposé ma voiture à Mongarri pour le ravitaillement à J5. Au départ de cette nouvelle édition, c'est filet mignon (avec son ail en chemise), puis la montée se fait vers le lac et refuge de Colomers. Après un peu de spéléo pour traverser un tunnel effondré, nous rejoingnons l'Estana Plana pour la nuit. Attirée par nos jambes encore frêles (?), une horde de moustiques nous accueille à grands coups de suçons. Pas le temps de prendre le maillot, c'est plongeon et baignade direct dans le lac, un des plus chauds que j'aie jamais rencontré en montagne (17-18°C?). Les moustiques se feront oppressants toute la soirée. Un calcul basé sur le dénombrement de la population de ces Culicidae sur le chapeau de Céline permettra d'estimer une densité de diptères à 400/m2 (en se basant sur un modèle de bob hémisphérique de 56 cm de tour de tête). Nuit calme.
Lac Majeur de Colomers
Estany
Plana
Moultain
team 2013
Encantats
Vue sur la crête frontière
Attaque de moustiques (photo Clément)
Encantats (photo Clément)
Lundi 05 août - J2 - « Un petit tour autour des lacs »
Départ/Arrivée : Estana Plana, Lac de Baish
Topo : xx km +xx m -xx m
Le réveil se fait en compagnie des moustiques, toujours aux aguets. Un petite balade matinale me permet de surprendre ce que je n'arriverai pas à identifier (sans une photo de paparazzi) comme étant un vieil isard trop grassouillet ou un jeune cerf trop maigrelet (seule certitude, ça n'était pas un ours...). Nous partons ensuite sans les sacs pour un tour du cirque de Coulomers et son défilé de lacs (lac des Cabidomats, lac deth Port de Colomers, lac de Podo, lac Obago, lac Redon, lac Long). Après avoir retrouvé le lac de départ, le pique-nique et les sacs, c'est la descente vers les lacs de Cloto; la dernière montée au Col deth Tuc Grand sera assez rude sous la chaleur, avec une redescente est nuitée au lac de Baish, à proximité du refuge de Suboredo.
Lever de soleil sur l'isard bondissant
Lever
sur la chaîne
Névé
Estany
Long
Estany
de Podo
Estany
Redon
Estany
de Cloto
Mardi 06 août - J3 - « Trash test d'étanchéité »
Départ/Arrivée : Lac de Baish , Estany Pudo
Topo : xx km +xx m -xx m
Après une nuit calme et tiède, nous voilà repartis sur les chemins. L'accueil au refuge de Subodera se fait avec des crânes de bovidés et une petite musique…métallique! Le côté trash tranche clairement avec l'ambiance fraise des bois et épinette des Vosges... Ensuite, c'est la montée au col der lac Glaçat (coll de l'Estany Gelat), et redescente dans une vallée bordée de petits lacs bien sympathiques et verdoyants. Plouf durant la pause déjeuner à l'Estang Redo, puis descente jusqu'au port de la Bonaigua (2070 m), traversée de la route, et remontée malgré la fatigue sur l'autre versant jusqu'à l'Estany Pudo. Cinq minutes après le montage des tentes, l'orage éclate. La magnifique tente bleue et rouge des filles, datant de 1979 (la légende vivante des tentes), sera submergée en quelques minutes (ce qui explique sans doute comment est née la légende...).
Refuge Subodera
Pic
d'Amitge
Cascade
Estany
Gelat
Avant
l'orage...
Mercredi 07 août - J4 - « A plat ventre sur le dos »
Départ/Arrivée : Estany Pudo, cabana de Marimanha
Topo : xx km +xx m -xx m
Les troupes sont toujours d'aplomb malgré une nuit orageuse. Néanmoins, le départ est retardé en raison d'un nouveau grain qui s'abat. Et puis c'est la montée vers les lac et col d'Airoto, en passant par l'Estang de Garabea et l'Estang superio del Rosary. Le cheminement n'est pas toujours aisé avec les pierres rendues glissantes et les chemins mal tracés. La pêche de midi ne sera pas fructueuse. Une petite grimpette sur les pentes raides nous fait déboucher sur une nouvelle vallée. Etant données la nuit passée et l'humidité ambiante, nous modifions un peu l'itinéraire pour rejoindre la cabana de Marimanha, après un passage dans le gorges de l'arriù de Marimanha. A une centaine de mêtres du but, juste après que mes deux pieds ont attéri sur un bloc pour traverser le dernier petit cours d'eau, je m'enquiers du coefficient de glissement dudit bloc du bout du pied, et c'est à ce moment précis que, telle une tortue ratant son attérissage en parachute, je me retrouvai les deux pieds en l'air et le dos dans le cours d'eau, plombée par mon sac. Une fraction de seconde pour évaluer le risque je sois entrainée par les flots -non, des galets bloquent mon sac en aval-, une autre fraction pour évaluer mon risque de noyade -non, j'ai gardé la tête hors de l'eau-, une dernière fraction pour guetter les secours -non, mes camarades n'ont apparemment pas encore réalisé que j'avais disparu dans les flots-, il ne me resta plus qu'à m'extraire la carapace seule de ce pétrin. La cabane et son bon feu furent les bienvenus.
Coucher de "soleil"
Depuis
la cabane
Vue couverte sur la chaîne
Spot à ruminantes (photo Clément)
Jeudi 08 août - J5 - « Dans la solitude d'un champ de névés »
Départ/Arrivée : cabana de Marimanha, Etang Rond
Topo : xx km +xx m -xx m
Après une nuit bien au chaud et au sec dans la cabane (sauf pour Céline restée sous la tente), je me réveille affublée d'une bajoue de bulldog en raison d'une rage de dents (ah, quand la sagesse pousse...) et un doigt de pied sciatalgique (psychosomatique de mes fesses! ...Enfin, j'imagine que mon médecin pourrait toujours trouver à dire que si je cours ainsi vers les pics et sommets, c'est forcément en raison d'un Oedipe raté...). Le doute m'envahit alors: "Est-ce que je suis vraiment une warrior de la Moultain?" Le doute s'évanouit ensuite et la redescente vers Montgarri se poursuit… C'est le moment du ravitaillement à la voiture et des adieux d'avec Céline, Eveline et Aurélie (j'ai décidé de poursuivre), avant une remontée en duo d'environ 1000 m vers le Col de la Girette (2587m), puis le Port de Barlonguère (2400 m), pour déboucher dans le brouillard sur l'Etang Long. Un névé un peu délicat à traverser (les crampons sont restés dans le coffre de la voiture), et puis c'est une superbe vue sur le lac qui s'offre à nous, avec ses névés flottants et ses coulées de neige sur les berges. On longera ensuite l'étang, avec ses névés plus ou moins faciles à traverser étant donnée la quantité d'herbe et de boue arrachées au passage, et ses passages en mains courantes également à moitié arrachées. Enfin, on débouche sur l'Etang Rond. Redescente, montage de tente avant la pluie. Brouillard. Dés. Soupe. Mal de dents. Doigt de pied. Froid. Pluie.
Redescente matinale (photo Clément)
Etang Long (photo Clément)
Etang Long (photo Clément)
glaçons de l'Etang Long (photo Clément)
Le bout de l'étang Long (photo Clément)
Arrivée dans la brume (photo Clément)
Vendredi 09 août - J6 - « Valier, puisque tu le vaux bien, me revoilà… »
Départ/Arrivée : Etang Rond, Estany de la Pale de la Clauere
Topo : xx km +xx m -xx m
Le réveil l'Etang Rond est froid (il a gelé un peu plus haut) mais ensoleillé. Voilà la journée que j'attendais tant pour mon retour sur le mythique Mont Valier (2838 m)… La journée commence par un brin de toilette et de lessive, un shout à l'ibuprofène pour essayer de calmer ma rage (de dents). Nous redescendons tout d'abord à la cabane des Causses pour un petit dérouillage matinal avant d'entreprendre l'ascension du Valier (plus que 1000 m de dénivellé avec ~18 kg dans le sac pour atteindre le sommet du jour...).
Renseignement pris au refuge des Estagnous (2245 m), la redescente prévue par le couloir de Peyre Blanc ne sera pas possible sans les crampons à cause d'un important névé (quelques jours plus tard sur l'autre versant je prendrai conscience de l'étendue du couloir de neige à cet endroit, cf. photos plus loin).
Ascension du Mont Valier avec la mer de nuages qui s'élève en fond d'écran. Pique-nique au sommet. Magnifique. Puis, mise en place du plan B pour la redescente, avec passage au petit Valier, puis au col de Peyre Blanc, pour rejoindre le col de la Pale de la Clauere. Le passage est assez vertigineux à flanc de falaise. Il faut mettre les mains. Je ne suis à l'aise ni avec mon gros sac sur le dos, ni face à l'éventualité de devoir rebrousser chemin si le col de de la Pale de la Clauere n'est pas praticable à la descente. Heureusement, après un passage au Pic de la Pale de la Clauere (2677m), le col du même nom est accessible. Les pieds chauffant et la journée chargée d'émotions, nous nous arrêterons à l'étang du même nom à quelques centaines de mètres en contrebas pour planter la tente, faire un plouf (en compagnie d'un iceberg -malheureusement pas d'ours polaire posé dessus-) et une petite sieste. Les glaçons sont les bienvenus pour le pastis.
Réveil
à l'Etang Rond
Le loup (pas
l'ours...)
Etang rond
Mer de nuages
Sommet du Valier
Vue sur l'Aneto
Col de Peyre
Blanc
Crête
de la Pale de Clauere
Crête
de la Pale de Clauere
Crête de la Pale de Clauere (photo Clément)
Etang de la Pale de Clauere
Opération glaçons... (photo Clément)
Samedi 10 août - J7 - « Fais chauffer la plante… »
Départ/Arrivée : Estany de la Pale de la Clauere , pied du Mont Roig
Topo : xx km +xx m -xx m
La nuit fut fraîche mais sèche. Une longue descente (~600 m) commence vers Bonabé suivant le chemin de la Liberté, avec frottement ardu de la voûte plantaire. Le chemin de la Liberté fut emprunté par plusieurs centaines de 80 000 clandestins qui fuirent l'occupation nazie entre 1940 et 1944, au prix d'un douloureux cheminement à travers cette montagne hostile (froid, neige, absence de nourriture), avant de se faire intercepter par la Guardia Civil et d'être emprisonnés en Espagne... Que de changements depuis ce temps!
Puis on rejoint la piste. La marche n'est pas des plus agréables (on croise des voitures), mais au moins on peut avaler quelques paquets de kilomètres sans trop d'effort. Déjeuner au bord de l'eau (Noguera Pallaresa), en compagnie des abeilles qui viennent s'abreuver. Pêche. Premier lancer et j'attéris direct dans les arbres de l'autre côté de la berge... Mieux vaut se remettre à la marche... Après avoir passé quelques maisons et le refuge del Fomet, on bifurque le lang de la vallée du Baranca de Comanada, non sans avoir au préalable stoppé dans une rivière pour retrouver un peu de fraîcheur. Le cheminement est difficile (on a perdu le chemin), avec environ une branche d'arbre en travers tous les trois mètres. Fatigue.
Soudain j'entends "girolles!" (oui, girolle au pluriel...), regarde, et m'aperçois de l'étendue de la trouvaille: environ 3 girolles/m2. La cueillette nous permet de retrouver le chemin quelques mètres plus haut. Et c'est reparti jusqu'au bivouac entre le Mont-Roig et la Serra de Pilas. Poëllées de girolles. Feu de bois. Soirée douce. J'envoie quelques messages via les étoiles sur l'autre continent (apparemment ils ne sont jamais passés, je ne l'apprendrai qu'à mon retour... Finalement les étoiles c'est un peu comme les SMS, jamais trop fiables...).
Chemin de la
Liberté
Spot à bivouac
Poëllée n°1 de girolles
Cuisinier du soir
Jeu avec le feu (photo Clément)
Coucher de
soleil
Nuitée (photo Clément)
Dimanche 11 août - J8 - « Deux monts, un même nom… »
Départ/Arrivée : pied du Mont Roig, pied du Mont Rouch (c'est le même héhéhé)
Topo : xx km +xx m -xx m
Après le petit-déjeuner, départ en montée pour le col de la Cornelle. Nous rencontrons alors deux gars bien sympas qui font le HRP. Nous n'avons pas croisé grand monde jusqu'à présent. Il me démange à chaque fois de demander s'il n'y a pas un dentiste dans le coin, mais quand je vois les deux dents de devant cassées d'un de nos accolytes, j'en déduis qu'il n'est probablement pas dentiste... Puis c'est le coll Curious avec pique-nique sur les hauteurs de l'Estany de la Gallina, avant la descente dans le chaos granitique vers le refuge Enric Pujol du Mont Roig. Le Mont Rouch et le Mont Roig sont en fait deux jumeaux séparés par la crête frontière, mais l'ascension ne sera pas pour cette fois-ci (les versions contradictoires courrent sur ces Espagnols qui ne seraient pas passés sans crampons à cause d'un névé, et sur ces Espagnols qui sont passés sans crampons sur le névé... Enfin, ça n'étaient peut-être pas les mêmes Espagnols...).
Le bivouac se dressera au Clot de l'Escala, après que Clément a fait un vol sur les dos (ré-imaginer la tortue et son attérissage raté en parachute...) au passage d'un torrent (1-1). Baignade dans une petite cascade. C'est ce soir là que Rocket-pocket, le roi du lance flamme, la star de l'étincelle, le dieu de la cuisson en montagne, nous lâchera... Feu de bois avec une superbe souche. Rocket-pocket puissance 10 (on a presque failli cuire la casserole...). Nuit calme. D'autres messages vers l'autre continent s'égarent dans le ciel étoilé.
Estany de
Calberante et Estany de la Gola
Lever de soleil
Estany Major de
la Gallina
Estany de la
Gallina et Estany Mitja
Vue vers l'Est
Estany de Mollas
Lundi 12 août - J9 - « Chachi par là, chachi par ici… »
Départ/Arrivée : pied du Mont Rouch, St Lizier d'Ustou
Topo : xx km +xx m -x m
Aux amateurs de chachis et broussailles, la journée vous est dédiée. Lever à 7h pour un départ à flanc de montagne vers l'Estany de Mariola, avec une belle vue vers le sud sur le Tuc de l'Estany Xic, petit piton qui se détache dans le paysage. Puis petite grimpette vers le col et Pic de la Montagnoule (2620m) et Cap de Ruhos (2618m), avant une redescente par la crête Nord jusqu'au col de Crusous (2217m), et virée après le déjeuner au pic de l'Arrech (2350m). C'est de là qu'on peut vraiment bien apercevoir le couloir enneigé de quelques centaines de mètres au pied du Valier, et c'est plutôt bien de ne pas s'y être retrouvé). C'est après que les choses se sont compliquées. Il y avait 1000 m de descente pour rejoindre la vallée (et 1600 m pour rejoindre l'arrivée), des gros nuages qui commençaient à gronder, des pentes raides et enherbées, et un chemin tracé sur la carte en pointillés. Bref, après la cabane de Courtalis et quelques barres rocheuses qui se succèdent, plus de chemin. L'orage approchant, je propose un repli vers une "cabane du berger" à environ 800 m en contrebas. Malgré la présence de cabane, il n'y eut point de chemin. Et c'est à travers chachis, taillis, broussailles, orties, fougères et autres graminées jusqu'à la taille que se fit la descente. La cabane est bien aménagée, il y avait du monde il y a peu, en témoignent un saucisson pendant, quelques fleurs un peu défraîchies dans un vase et les photos d'une blonde à gros seins en bikini sur les murs (blonde qui de toute évidence n'était pas la copine du berger, pensant aux jambes toutes boursouflées et bikini tout égratigné qu'elle aurait eu sur la photo si elle avait dû comme nous arriver jusque là). Redescente dans le bois de Fraguès, puis on rejoint la vallée de l'Ossèsse vers Ustou. Orage. Repli sur un gîte d'étape (L'Escolan à Bidous) pour une bière, puis sur un autre gîte (la Colline verte à Saint-Lizier d'Ustou) pour la nuit avec Virginie qui nous a rejoints. Bon petit repas préparé par Virginie: melon, cake aux olives, panaché, oeuf et fromage de brebis. Plus de genoux.
Estany de
Mariola
Estany de
Mariola
Tuc de l'Estany
Xic (photo Clément)
Ca sent la
crête...
Vue sur le
massif de l'aneto
Tuc de l'Estany
Xic
Vue sur le
Valier depuis le Pic d'Arrech (noter les couloirs de neige)
Mardi 13 août - J10 - « Quand la chaussure est mouillée jusqu'au genou, c'est que le lac n'est pas loin »
Départ/Arrivée : Bourdax, Etang de la Hilette
Topo : xx km +xx m -xx m
Après une bonne nuit, c'est le ravitaillement et la montée vers le cirque de Cagateille, direction refuge de la Hilette sous le brouillard. Enfin on retrouve des sentiers dignes de ce nom! Bonheur de courte durée, dans le brouillard on oublie de contourner le lac de la Hilette par le bon côté jusqu'au refuge. Il faut alors s'enchaîner les traversées de cascades et autres aspérités. Le refuge déborde, on plantera donc la tente dans le brouillard à proximité. J'ai froid. Je disparais dans ma tente jusqu'au lendemain sans broncher.
Cirque de
Cagateille
C'est la
chenille qui démarre...
On the way...
Etang de la
Hilette (si si...)
Etang de la
Hilette (le jour d'après, sans le brouillard)
Mercredi 14 août - J11 - « Eclaircie »
Départ/Arrivée : Etang de la Hilette, Plateau du Fouillet
Topo : 8.5 km +1050 m -750 m
Réveil maussade encore sous la brume. Quelques trouées laissent cependant songer à une belle journée qui tarde à pointer le bout du nez. On quitte l'Etang de la Hilette pour l'Etang de la Piède (en aval de l'Etang de la Réglisse et de l'Etang d'Astou) via la pointe de la Hilette...
Le soleil arrive au col. Puis passage au col de Perda (1974m) entre le pic de Gérac et le Puech de Gérac (au dessus de la station de Guzet), avant une redescente par la cascade du Fouillet. Nuit au plateau du même nom, avec belle vue sur le Mont Béas, aka la Pique (1903m). Feu de bois.
Etang de la
Hilette
Vue en voie de
dégagement
Rosée
Etang de la
Hilette
Pic de Couillac
Pic de Soune
Sculpture
minérale
Caïrn
Pic de Mont
Rouge
Jeudi 15 août - J12 - « Troum d'Ars »
Départ/Arrivée : Plateau du Fouillet, cabane du Turon d'Ars
Topo : xx km +xx m -xx m
Aujourd'hui c'est le 15 août, mais comme je n'ai aucune idée du jour que l'on est, eh bien on s'en fiche... Le réveil est humide mais ensoillé. Le départ se fait pour l'Etang de Guzet, que j'ai espoir de voir depuis deux ans. Une cabane bien aménagée (tapis de sol, poêle à bois, poêle à fuel, etc.), située non loin de là me reverra sans doute dans quelque temps. Passage au dessus de la cascade d'Ars (qu'on ne voit pas du dessus, m'enfin je suis déjà venue deux fois) et remontée vers le Port de Sounou, que nous n'atteindrons pas aujourd'hui.
Après un plouf (eau fraîche, ~12°C selon le thermomètre interne) et déjeuner à l'Etang de Cabanas, la cabane du Turon d'Ars (gravée Troum d'Ars, ce qui peut conduire à quelque confusion si on vient à mélanger son français avec son anglais), construite cet été, ne demande qu'à être inaugurée. Pêche à l'Etang du Turon d'Ars. Inauguration du poêle à bois. Rocket pocket puissance trente. Nuit trop chaude.
Mont
Béas
Etang de Guzet
Vue vers le
massif de Lhers
Hille de l'Etang
Etang de la
Hille de la Lauze
Orris et Troum
d'Ars
Repas du soir
Lever de lune
sur le Pic Rouge
Vendredi 16 août - J13 - « Cercastan, Cetracsan, Certascan, enfin bref... »
Départ/Arrivée : cabane du Turon d'Ars, Etang de la Flamiselle
Topo : xx km +xx m -xx m
De bonne heure nous quittons notre abri pour le Port de Sounou, puis redescente vers les magnifiques lacs de Seno et Romedo, avant la remontée vers le lac de Certascan. Petit passage difficile. C'est une belle journée. Le déversoir du lac crache à n'en plus pouvoir, témoin de la quantité de neige estivale qu'il reste à faire fondre après cet hiver exceptionnel pour les Pyrénées. Pique-nique au lac, avec petit plouf dans une eau froide (quels regrets j'ai eus après, en voyant une horde d'Espagnols bruyants sauter dans le lac aussi et perturber ainsi notre tranquilité, culpabilisant de leur avoir suggéré l'idée).
La montée au col entre le pic Certascan (2840m) et le Flavisella (2853m) se fait sans trop d'encombres, malgré un impressionnant névé qu'il est possible d'éviter en choisissant le rocher sur le côté. La descente se fait sur les lacs Gueroso (le bleu, mais pas le blanc, le petit, et celui du milieu), avant une dernière petite montée avant l'orage jusqu'à l'Etang de la Flamiselle. Pêche. Orage. Vent fort. Je ne dors pas. Je pense. A lui. Au Mali.
Ciel
filandreux, jour heureux!
Névé
Lacs Guilho
Lac Guilho
Lacs de Seno et
Romedo
Pic de Certascan
Ruisseau
Copine du
jour...
Samedi 17 août - J14 - « La dernière descente... Fnif again »
Départ/Arrivée : Etang de la Flamiselle, Bourdax
Topo : xx km +xx m -xx m
Dernière étape de cette épopée avec un réveil sous le soleil. Le vent a effacé toute trace de l'orage, il fait sec. Il faut penser à boucler la boucle. Départ pour le Port de Materat (2217m) avec passage à l'Estany Xic et Estany del Port. Les sommets me sont familliers, nous sommes passés non loin de là la semaine dernière. Je me sens chez moi. Je n'ai pas vraiment envie de boucler des boucles. Après la cabane de Marterat, bien aménagée elle aussi, le descente finale nous attend, environ 1300m, de quoi éviter de penser trop à demain en se focalisant sur les genoux qu'il faut préserver aujourd'hui encore. Retrouvailles avec le petit sentier le long de l'Ossèse. Avec le gîte d'étape qui nous avait accueillis lorsque l'orage grondait. Avec Eve pour l'apéro et le souper (merci!). Ma rage de dents commence à passer. La voie ouverte pour la sagesse. Séparations. La boucle est bouclée. Il n'est plus utile de poursuivre ce récit à ce stade de l'histoire. J'en effacerai donc les dernières lignes...
Après
l'orage...
Vue vers le
Mont Rouich
Estany Xic
Estany del Port
Dernière
descente
Allégorie
de la nature
Dernière descente (photo Clément)
Vaincue... (photo Clément)
